Nous avons passé la nuit dans la baie de Port Lockroy, nommé par l’explorateur belge Adrien de Gerlache en 1899 et cartographié en 1904 par Jean-Baptiste Charcot. Depuis notre mouillage, nous pouvons observer la Base A, une ancienne station anglaise aujourd’hui transformée en musée. Malheureusement, cette saison, elle restera fermée et nous ne pourrons la visiter.
Le vent peine à mollir. Nous décidons d’aller voir si le site de Damoy est plus abrité pour tenter un débarquement avant de rebrousser chemin devant trop de houle. Nous décidons donc de partir naviguer dans le chenal Peltier en attendant une accalmie. Par chance, le soleil est de la partie et malgré le vent, la navigation est très agréable ! Rapidement, nous observons une dizaine de phoques crabiers en train de se reposer sur des morceaux de banquise. Deux baleines à bosse apparaissent dans le chenal. Nous repartons vers Damoy. Le vent est tombé et nous permet d’envisager enfin notre premier débarquement ! Nous mettons enfin un premier pied en Antarctique, sur l’île de Wiencke. Nous partons pour deux heures à terre. Nous passons devant le refuge argentin et la cabane de Damoy, utilisée de 1975 à 1993 par les anglais, avant de prendre un peu de hauteur sur la baie. Nous pouvons même observer notre point de mouillage, Port Lockroy en contrebas. Et deux baleines à bosse soufflent, laissant derrière elles, le chenal Peltier. Serait-ce les mêmes ? Nous redescendons la pente pour aller à la rencontre de notre première colonie de manchots papous. Quelques mâles continuent de consolider les nids, et nous ne voyons ni jeunes, ni œufs… Est-ce que les quelques labbes téméraires qui s’approchent de nous ont été très offensifs cette saison ? Nous passons un moment à les observer et à nous amuser de leurs comportements. Il est 21.00 quand nous retournons à bord et la lumière est toujours aussi intense. Nous reprenons la route vers notre mouillage pour la nuit.